Église Saint-Julien de Laizy

Dédiée à Saint-Julien-de-Brioude, martyr en 304 (28 août) lors des persécutions de l’empereur Dioclétien. Édifice roman du 12e siècle, remanié au 17e et restauré fin 20e. Contreforts extérieurs obliques. Clocher carré d’un seul étage. Nef, collatéraux et transept font quatre travées de grande hauteur. Les pilastres cannelés portent des chapiteaux à feuilles et un seul est historié. Chœur se terminant par une abside à arcatures soutenues par huit colonnettes à chapiteaux finement sculptés. Chapelle seigneuriale du 16es voûtée d’ogives gothiques avec armoiries en clef de voûte des familles Rolin et d’Orges, dédiée à saint Hubert.

Anecdote
Légende de la fondation : saint Julien de Brioude et saint Léger se seraient rencontrés sur les hauteurs de Laizy : Julien lança son marteau pour choisir le lieu de construction d’une nouvelle église. L’endroit où il est tombé serait celui de l’église actuelle.

Particularités
L’église de Laizy est inspirée de l’architecture religieuse de Cluny. Sans doute primitivement voûtée en berceau brisé et présentant au transept des pilastres cannelés, elle offre des analogies avec la cathédrale Saint-Lazare d’Autun et comme celle-ci pourrait avoir été bâtie par l’évêque Etienne de Bagé.

Dans l’oculus au-dessus du portail, la rosace met en scène Jésus et Joseph, son père le charpentier dans l’atelier de ce dernier : vie cachée du Christ homme. Marie est habituellement présente dans la représentation de cette scène.
Au-dessus du chœur : le Sacré-Cœur de Jésus. Au centre d’un rayonnement, le cœur sacré de Jésus-Christ, symbole de son amour pour les hommes, tel qu’il fut révélé à Marguerite-Marie à Paray-le-Monial.
Près de l’autel de la Vierge, vitrail offert à l’occasion de la mission de 1927 : représentation de l’apparition mariale à Bernadette dans la grotte de Massabielle à Lourdes. Signé P. Besnard.

Chapiteaux
A droite du chœur, surmontant un pilastre cannelé, le chapiteau historié : les pèlerins d’Emmaüs. Ce chapiteau représente Jésus reconnu par les pèlerins d’Emmaüs à la fraction du pain, leurs yeux s’ouvrent : ils comprennent que c’est le Christ ressuscité qui est avec eux (Luc 24,30-31). Dans l’abside, des colonnettes posées sur bahut supportent des chapiteaux de calcaire blanc sculptés de feuilles, fleurs, oiseaux, personnages.

Vierge à l’Enfant – marbre, 15e s, classée. Placée au-dessus de la porte de la sacristie, de petite taille, cette Vierge couronnée au longs cheveux sous le voile, porte l’Enfant Jésus frisé sur son bras gauche et tient dans la main droite une églantine. Attribuée à Jean de la Huerta (1413-1462…), imagier du duc de Bourgogne. Une statue semblable se trouve à l’église de Gergy.

Statuaire
Saint Jean-Baptiste, bois polychrome, 17e s, dans la chapelle seigneuriale. Représentation inhabituelle de saint Jean-Baptiste, qui, de la main gauche, retient contre lui l’agneau dressé sur sa cuisse. Jean-Baptiste est le précurseur du « bon pasteur » qui guide ses brebis. Une statue semblable se trouve dans l’église de Mesvres.

Sainte Agathe, bois polychrome, 16e s, à l’entrée de la chapelle seigneuriale. Jeune martyre du 3e siècle, elle tient les tenailles avec lesquelleson lui arracha les seins, et le livre de la Parole de Dieu, symboles de sa foi et de son courage.

Sainte Philomène, bois doré, vers 1840.

Mobilier
Les fonts baptismaux, entourés d’une clôture, sont réalisés en granite de la Roche-Mouron, hameau de Laizy, où fut exploitée une carrière.

Tableaux
En officier romain tenant la palme du martyre, Saint Julien de Brioude, sous les traits de BUSSY-RABUTIN, qui possédait le château de Chazeu, sur la commune de Laizy. Bussy-Rabutin donna lui-même le tableau à la paroisse de Laizy qui dès lors prêta ses traits à saint Julien. Ce tableau est attribué à Lebrun.

Apparitions du Christ ressuscité. Panneau peint, 15e s. Simultanément mises en scène, au premier plan, apparition du Christ ressuscité au jour de Pâques à Marie-Madeleine venue l’embaumer, qu’il tient éloignée « Noli me tangere« , et en arrière-plan, rencontres avec les saintes femmes, avec les pèlerins d’Emmaüs, tandis que les gardiens du sépulcre ouvert sont à terre.

Sculpture
Incluse dans le mur nord dans la chapelle des seigneurs, 8.3 pierre polychrome sculptée en haut-relief (16e) représentant la Chasse de saint Hubert. Descendu de son cheval, à genoux dans la forêt, chiens à ses pieds, il regarde le cerf, dont les bois portaient la croix rayonnante du Christ, ce qui aurait provoqué sa conversion. A droite, en haut, un angelot tient un phylactère, en bas un religieux agenouillé pourrait représenter le donateur.

Extérieur proche Monument aux morts avec les noms des enfants de Laizy.